En mai 1945, la dépouille de Pierre Butin est rapatriée à Pontoise. Ce jeune homme a lutté contre l’occupant durant la Seconde Guerre mondiale et l’a payé de sa vie.
Né le 3 avril 1921 à Pontoise, Pierre Butin est issu d’une famille bourgeoise. Son père est docteur et adjoint au maire. Quand la guerre éclate en 1940, il suit des études de médecine. Dès la capitulation de la France, il s’associe à Jean-Claude Chabanne et à ses camarades pour organiser la résistance face à l’occupant nazi.
Galvanisée par le discours du général de Gaulle, la bande cherche à se procurer des armes pour soutenir les alliés quand ils débarqueront. Elle collecte ainsi armes et munitions abandonnées dans la région lors des combats de 1940. Pierre Butin est chargé de les transporter jusqu’au garage de son père. Démontées, nettoyées, graissées et empaquetées, Pierre Butin les transfère chez Jean-Claude Chabanne pour qu’elles soient enterrées dans le jardin de la maison familiale.
En novembre 1941, le groupe est contacté par des jeunes essayant de leur vendre des armes mais c’est un piège. Ces jeunes sont en réalité affiliés à la police militaire allemande qui transmet l’affaire à la police française. Cette dernière organise des filatures entre la gare Saint-Lazare et celle de Pontoise. Jean-Claude Chabanne est arrêté, suivi quelques jours plus tard de Pierre Butin.
Un destin tragique
Pierre Butin est jugé le 16 janvier 1942 devant le tribunal de la Feldkommandantur de Saint-Cloud, avec huit de ses compagnons. Contrairement à Jean-Claude Chabanne, Jacques Tête et Pierre Vogler, Pierre Butin n’est pas condamné à mort mais à quatre ans de prison pour « détention d’armes et d’un plan du camp d’aviation de Cormeilles-en-Vexin ». Il est incarcéré à la prison de Fresnes. Il semble donc avoir évité le pire.
Malheureusement pour lui, entre le 16 avril et le 1er mai 1942, des résistants français font dérailler plusieurs trains de soldats allemands allant de la Normandie vers l’Allemagne. En représailles, 30 otages sont désignés par l’armée nazie pour être fusillés. Après avoir échappé à la peine capitale pour résistance, Pierre Butin est finalement exécuté le 12 mai 1942, au mont Valérien. Il avait 22 ans. Trois ans plus tard, son corps est rapatrié du cimetière de la Garenne-Colombes à Pontoise. Depuis, la rue Basse est rebaptisée en l’honneur de ce jeune pontoisien héroïque.