Même en confinement, agir contre les violences
La crainte du terrorisme et de la seconde vague de l’épidémie de Covid donnent peu de place aux autres sujets dans les médias. Pourtant, novembre aurait dû être un mois important pour faire respecter les droits des enfants et pour lutter contre les violences faites aux femmes. Un mois d’information, de débat et d’action, le confinement étant dans ces deux domaines un vrai facteur d’aggravation. Dès avril, l’UNICEF alertait avec la campagne #EntendonsLeursCris pour recourir au numéro d’appel national de l’enfance en danger le 119. En France, 76 000 enfants vivent dans un contexte qui menace leur développement éducatif ou matériel, et 18 000 sont maltraités. L’expérience de ce printemps, a aggravé les inégalités sociales et éducatives, y compris dans l’accès au numérique. Hélas, les espaces de vie extra-familiaux sont à nouveau limités alors que le risque de l’aggravation des violences intra-familiales est bien présent. Le 20 novembre dernier comme tous les ans, nous avons célébré la Journée Internationale des Droits de l’Enfant. Nous devons agir, car les enfants ont des droits, et c’est aux adultes de les faire respecter. Si les enseignements du premier confinement ont permis que cet automne les enfants ne soient pas privés d’une éducation face à un enseignant, nous devons faire plus. Même en période de confinement, il incombe aux pouvoirs publics, municipalité en tête, de :
- maintenir et renforcer les activités extra-scolaires d’éveil, de culture et de sociabilité pour les enfants. Tout en respectant les mesures barrières ces rencontres permettent de repérer les enfants en danger,
- apporter publiquement une attention accrue aux signes de détresse pour identifier rapidement les situations à risques et proposer des solutions, en protégeant l’enfant et en aidant sa famille à surmonter le problème,
- faire connaître le dispositif de signalement afin qu’en cas de doute l’entourage familial ou du quotidien sache enfin intervenir.
Une autre célébration nous a marqués le 25 novembre : la Journée Internationale de Lutte Contre les Violences Faites aux Femmes, fléau qui touche toutes les classes sociales. Depuis quelques années ce sujet sort enfin du silence en France. On y dénombre 250 000 victimes de violences conjugales chaque année, mais presque tout reste à faire... Là encore, la puissance publique doit être au rendez-vous.
Durant le premier confinement, le nombre d’appels au 3919, numéro d’écoute destiné aux femmes victimes de violence, a été multiplié par 4. Il est aussi regrettable que la victime doive quitter son foyer pour être en sécurité alors qu’il faudrait plutôt éloigner l’agresseur. Le
manque de places d’hébergement reste scandaleux, l’État n’arrivant pas à financer les 1000 places supplémentaires promises alors qu’il injecte des milliards pour "sauver l’économie".
Au commissariat de police de Cergy, l’agglomération met à disposition une assistante sociale qui assiste les femmes victimes dans leur démarche. Au tribunal de Pontoise, se tient chaque vendredi matin une audience sur les violences intra-familiales. Qui le sait vraiment ?
Le peu d’efficacité des dispositifs d’information nous interroge. La municipalité doit prendre toute sa part en la matière, en organisant mieux la diffusion des informations.
Pour que soient respectés les Droits de l’Homme, simplement.
Le groupe "Pontoise Ecologique et Solidaire"
Sandra Nguyen Dérosier, Matthieu Drevelle, Bénédicte Ariès et Gérard Bommenel