Installé à Osny dès 1896, William Thornley parcourt la France en « peintre voyageur ». Pourtant, c’est à Pontoise qu’il multiplie les vues – une soixantaine – avant d’y finir ses jours en 1935. Redécouvrons cet artiste discret, dont un musée voisin conserve plus de 1 300 œuvres.
Une silhouette corpulente, coiffée d’un chapeau, est assise sur un pliant. Palette en main, elle immortalise la place du Martroy. Le temps est gris, mais des taches de couleur apporte quelque gaité. Qui est-ce ?
C’est William Thornley, peintre installé depuis 1896 dans le village voisin d’Osny, où il organise, aux beaux jours, des expositions. Elles sont fidèlement relayées par la presse pontoisienne qui rappelle volontiers le parcours du peintre, tombé presque dans l’oubli jusqu’à une époque récente. En effet, ses œuvres ne figurent que rarement dans les musées, à l’exception de celui qui a été créé pour lui en 1996 par la ville d’Osny au sein du château de Grouchy. Unique collection publique qui lui soit consacrée, elle conserve environ 1 300 titres exécutés par le biais de divers techniques et médiums : excellent dessinateur Thornley, met d’abord son talent au service de la lithographie avant de se tourner vers la peinture de paysage réalisée essentiellement à l’aquarelle.
De la lithographie aux aquarelles
Depuis Paris puis Osny, ce « peintre-voyageur » nous laisse des vues de France (Bretagne, Normandie, Alpes, Riviera, Ile-de-France…) et de l’étranger : Belgique, Hol-lande, Italie, Suisse…
Ses sujets de prédilection sont les bords de mer, les ri-vières, les scènes campagnardes discrètement animées, mais aussi les vues urbaines (vieilles rues et antiques maisons, églises et ponts). Les tableaux réalisés à l’huile, parfois de grandes dimensions, explorent les mêmes thèmes.
Si la technique de l’aquarelle présente, tout en transpa-rence, des coloris délicats et des camaïeux savamment travaillés, les toiles offrent des coloris plus francs, servis par une pâte riche et une touche plus vigoureuse. Les ciels sont souvent remarquables, avec des nuages parti-culièrement bien observés.
A ce jour, près de 1 400 titres sont recensés rien que pour ces deux mediums.
Dans le premier quart du XXe siècle, Thornley s’attache à Pontoise, dont il réalise une soixantaine de vues, essen-tiellement à l’aquarelle. Il y décède en 1935 et repose au cimetière.